Programme 2 : Confessions
The Confessions of Roee Rosen 2008 56 mn.
Dans la tradition revendiquée de Saint Augustin et de Jean-Jacques Rousseau, nous sont donc promis les aveux de Roee Rosen, artiste israélien. L’autobiographie, de savantes analyses l’ont confirmé, suppose un pacte avec le destinataire, contrat de confiance tacite qui autorise au confessé de se cacher derrière ses révélations, et d’arborer pour finir toutes sortes de masque. C’est la stratégie choisie ici sans biais, puisqu’au sujet mâle attendu à l’image se substituent successivement face caméra trois femmes. En Rrose Sélavy se travestissait déjà Duchamp. Mais il y a plus ici que l’allusion dadaïste explicite. Ces femmes sont des travailleuses immigrées en Israël, venues chacune de pays différents, elles maîtrisent difficilement l’hébreu et le déchiffrent avec peine sur un prompteur devant elles. Explosé du coup le cadre étroit du confessionnal : ce que leurs paroles, leurs chorégraphies minimales aussi, révèlent, dépasse la seule intimité et ses pauvres petits secrets. Trio piégé, trio maladroit, qui s’expose à la place de Roee Rosen, qui ventriloque lui-même des délires bien trop vastes pour n’être pas partagés.
Jean-Pierre Rehm
Gagging during confessions 2007 4mn.
Considéré par Roee Rosen comme une pièce supplémentaire de ses Confessions, et un assemblage de bonus, de « scènes ratées » (gagreel) dans la tradition de la télévision américaine. On peut cependant considérer ces nombreuses redites et sautes comme autant d’exercices de prononciation et de diction (les acteurs doivent déchiffrer une langue étrangère affichée sur le prompteur), qui vont vers l’affirmation du « je », de l’autobiographie, des Confessions of Roee Rosen.
Film surprise 2 2013
Séances
- Samedi 19/10/2013 - 19:45 | Le Théâtre