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Francine

Première Mondiale
francine
  • Scénario
    BM Cassidy, M. Shatzky
  • Image
    BM Cassidy
  • Montage
    BM Cassidy, Benjamin Gray, M. Shatzky
  • Production
    Washington Square Films, Pigeon Projects
  • De
    Brian M. Cassidy, Melanie Shatzky
  • Avec
    Melissa Leo, Victoria Charkut, Keith Leonard
  • Canada, Etats-Unis
    . 2012 . 1h 14 min . Digibéta

 

Francine sort de prison. On ne saura pas ce qui l’y avait conduite. Francine ne dira pas davantage quelle place elle aimerait trouver ou retrouver, au sein de quel monde, maintenant qu’elle n’est plus enfermée. Son silence, la fatigue de son visage, le minimalisme de maintes scènes évoquent de prime d’abord une certaine tendance du cinéma d’auteur international : se tenir à l’écart du bruissement du monde et du bavardage commercial. Miser sur le retrait, sur la pureté. Il en va différemment avec Brian M. Cassidy et Melanie Shatzky. Francine se laisse emporter par la surprise d’un concert de heavy metal au milieu d’un champ, au son duquel elle agite la tête et tout le corps sans retenue, comme si elle avait enfin trouvé une langue selon son coeur. Francine se laisse prendre par une rencontre de passage, la tête collée contre un miroir où nous voyons son reflet : voici sans doute une des rares scènes de sexe réussies du cinéma contemporain, sinon du cinéma tout court. Francine et une amie de hasard s’enlacent. Francine a chez elle une colonie de chats, et bientôt elle trouve une place chez un vétérinaire. Là, la proximité des animaux blessés la bouleverse, les chiens qu’on pique, les chattes qu’on stérilise, le mutisme de leur souffrance répondant à son propre mutisme. Francine n’est pas butée. Elle est un être d’abandon et d’amour, auquel Melissa Léo - actrice dans les séries Treme et Louie, lauréate d’un oscar pour The Fighter - prête sa beauté sans fard. Francine n’est pas un film sur la réserve. C’est un film sur la compassion. En sourdine, on peut y entendre résonner une formule fameuse : « L’homme - la femme - qui souffre est une bête. La bête qui souffre est un homme - une femme. » Pas plus contemporain que ce souci-là.

 

Emmanuel Burdeau.

 

 

Francine goes out of jail. Don’t expect to find out why she got there. Now that she's free, Francine will say no more about the place she would like to find, and within which world. Her silence, the weariness on her face, and the minimalism of many scenes betoken, at first, an international cinema d'auteur trend, namely an intention to keep away from the rustling of the world and the business chit chat, as well as to favour isolation and purity. Things are different with Brian Cassidy and Melanie Shatzky. Francine gets bowled over by a surprising heavy metal concert in the middle of a field. Without restraint, she moves her head and her body, as though she had finally found a language fit for her heart. Francine falls for a random flirt, her head against the mirror where one can see her reflection. No doubt it is one of the rare successful sexual scenes of contemporary cinema, if not cinema alone. Francine and her night female friend embrace. Francine has plenty of cats at home, and soon she finds a job at a vet's. She is distraught to see hurt animals, dogs getting lethal injections, neutered cats, the silence of their pain echoes her own. Francine isn't stubborn. She is only abandon and love. Melissa Leo, Oscar-winner for The Fighter and actress in the soap opera Treme and Louie, lends her unvarnished beauty. Francine is not about restraint. It's about compassion. On the sly, one can hear a famous phrase ringing: “The man – the woman – who suffers is a beast. The beast who suffers is a man – a woman.” It doesn't get any more modern than that concern.

 

 

Traduction réalisée par les étudiants de l'IUT Infocom de la Roche-sur-Yon
Ce film fait partie de la programmation 2012 du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon.